On ne connaît pas l'enfer avant d'y être

Caroline & Klaus

Deux semaines que j'étais définitivement morte. Du moins je croyais être morte vraiment mais ce n'était pas vraiment le cas, c'était plus compliqué que cela. Nous étions tous passé dans l'autre côté et là-bas, rien ne semblait avoir changé, nous étions encore dans notre ville. En s'avançant plus dans la ville, nous avions découvert que le temps était figé. Mystic Falls était figé à l'an 1994. Qu'est-ce qu'était cet endroit qui se disait être le paradis ? Il n'y avait rien d'un paradis. Des fantômes avaient pris le contrôle de la ville et nous étions tous étiqueté comme étant des indésirables. Le message était clair : ce monde n'était pas le notre et tôt ou tard nous allions mourir.

Jusqu'à là tout le monde s'était regroupé avant de se diviser, cherchant un endroit où ils pourront s'installer pendant un instant avant de décider de ce qui se passerait ensuite. Des disputes avaient très vite éclatés au sein de l'ensemble des espèces réunis, il était clair que nous n'étions pas fait pour vivre tous ensemble à moins que la paix se déclare. Les discordes d'avant n'avaient pas été oublié, loin de là, elles avaient juste été mises de côté avant de franchir les portes de la Mort puis tout avait recommencé avec une menace plus grande qui avait prit le pouvoir de la ville.

Chaque rue que l'on connaissait, chaque rue que l'on parcourait auparavant avait une apparence différente. La vérité était que je ne me sentais pas à ma place ici. Chaque détour de maison, dédale de ruelle pouvait cacher un ennemi ou un ami. La peur était là. Mais la colère était surtout le sentiment qui me gouvernait. Il accompagnait ce sentiment de douleur qui m'avait saisi de plein fouet quand j'avais compris que j'étais morte, que ma mère l'était aussi et que je ne la reverrai jamais. Le fait de mourir était difficile à avaler : j'étais censée être une vampire immortelle mais non je n'étais plus. Le pire était que quand la rage n'animait pas mon coeur, c'était la peine qui la remplaçait. Perdre ma mère me dévastait, je tremblais de tout mon être en pensant à elle telle que j'avais du mal à respirer. Avancer jusqu'à ma demeure dans le quartier est qui était encore debout m'avait tétanisé sur place, le simple de fait de voir ma maison vide, j'avais eu l'impression que mon coeur se brisait une nouvelle fois de plus. Et pourtant je ne pouvais éviter cette douleur, elle était là, elle m'accompagnant mais néanmoins je devais avancer car ici j'étais une proie parmi tant d'autre.

Me sentir si vulnérable me révoltait. Ce sentiment de faiblesse me rappelait le jour de ma mort, le jour où j'avais cédé à mon instinct, à mes émotions internes. Je m'étais saisie de mon portable et j'avais composé un numéro qui était resté gravé dans ma mémoire même si j'aurai voulu l'oublier. Quand j'avais entendu sa voix, j'étais restée figée sur place tandis que les souvenirs m'assaillaient encore et encore. J'avais du réagir et je lui avais dit que j'avais besoin d'aide. Même si j'allais le regretter ou pas, je n'en savais encore rien à ce moment, j'avais besoin de lui plus que tout et que je savais qu'il y avait peut-être une chance que nous en sortions vivants. Peine perdue.

Soudainement, je m'arrêtai un instant de marcher. M'appuyant contre une poutre qui permettait à la cabane de rondins de bois de surplomber le lac, je tendis l'oreille. Perdue dans mes pensées, je m'étais discrète et il me semblait que désormais je n'étais plus seule. Une brindille craqua. Je me retournai à une vitesse dont seule un vampire en était capable. Klaus Mikaelson se tenait devant moi.

- Je n'ai pas envie de parler. Pas maintenant.

Et sur ces mêmes mots, je disparaissais de sa vue, me mouvant rapidement grâce à mes capacités que je possédais en tant que créature surnaturelle, disparaissant de la vue de l'homme pour lequel j'avais cédé en l'appelant.

On ne connaît pas l'enfer avant d'y être

Caroline & Klaus

Klaus me rattrapa rapidement. Difficile d'échapper à un loup-garou ou plutôt un hybride capable d'user de sa vitesse surnaturelle si vous voulez mon avis. Tenter de lui échapper me rappelait un un autre moment de sa vie, étrange comme les parallèles s’immisçaient dans nos vies, entre les différents mondes. Rien n'était jamais figé comme j'avais pu le constater à de multiples reprises. Je m'arrêtai alors devant le jeune homme, je n'avais pas spécialement envie de courir. Pas cette fois alors que nous nous retrouvons dans un univers différent, dans notre ville natale à une autre époque. Même si je connaissais depuis ma tendre enfance les nombreuses rues de la ville, ses courbes, ici, c'étaient les fantômes qui gouvernaient et non plus nous, même nous ne stipulons pas une monarchie mais tentons juste de vivre normalement contrairement à Klaus, qui lui s'intéressait au pouvoir comme s'il n'y avait que cela qui comptait. Ce dernier m'étonna d'ailleurs en haussant les épaules et ajoutant que alors nous n'avons plus qu'à ne pas en parler. J'étais un peu surprise, j'aurai cru qu'il s'acharnerait à me parler, c'était comme si cette traversée entre les mondes avait changé Klaus ou alors c'était juste parce que j'étais en face de lui.

Bien entendu, j'aurai du me douter que Klaus était si ce n'était éternel, mais inchangeable car la seconde d'après il se penchait vers moi, un sourire mauvais aux lèvres, me rappelant que je devrais être plus aimable avec lui. Après tout, c'était moi qui l'avait mandaté en ville, espérant qu'il pourrait nous aider. Difficile d'oublier que j'avais cédé. Même si j'avais effacé son numéro, je n'avais pu m'empêcher de composer l'appel, me rappelant les différents chiffres de son numéro par coeur. Je ne savais pas à vrai dire si j'avais plus cédé à l'envie qu'il nous apporte son soutien pour espérer que l'on vive un peu plus ou au désir enfouie dans mon être, de le revoir l'espace d'une fois. Oublier Klaus était particulièrement difficile, surtout pour moi, il était toujours là dans mon subconscient et maintenant il se trouvait là, à un pas de moi. J’entendais son coeur battre, quant au mien, je tentais d'en ralentir les battements pour déclarer au tac à tac, tentant de garder le contrôle de mes émotions, ce qui était difficile.

- Oh rassure-toi, j'ai pu constater mon erreur en remarquant que tu n'avais pas été capable de nous aider. J'aurai sans doute mieux fait de ne pas composer ton numéro car cela n'a strictement rien changé et nous nous trouvons désormais piégés dans ce monde sans aucun retour en arrière possible !

Il m'était difficile de garder mon calme alors que mon échec cuisant de tenter de sauver mes amis retentissait encore aujourdhui. Nous n'avions aucun moyen de retourner dans notre ancienne ville, de changer d'époque et je doutais pour une fois des capacités des sorcières à nous sortir de cette situation car elles n'avaient pas pu arrêter le sortilège qui nous avaient tous condamner à mourir. Mourir était une sensation déplaisante d'autant plus lorsque j'avais du revivre ma mort. Je pourrai vous assurer cent fois que mourir étouffé par un oreiller n'a rien d'agréable, souvenir momentané de Katherine qui m'avait transformé en vampire. Mais je ne lui en voulais plus car j'avais su accepter ma condition et appréciai de nombreuses fois les avantages de cette nouvelle vie. Quoique maintenant ses avantages étaient à double-tranchant, me poussant à me réfugier dans l'ombre des arbres pour ne pas brûler au soleil ... avec Klaus qui m'avait suivi. D'ailleurs, je me demandais toujours pourquoi il l'avait fait et j'estimai au final après une brève hésitation plus simple de lui poser la question.

- Pourquoi m'as-tu suivi au fait ? Je doute que ce soit uniquement pour me contempler ?

La présence de l'hybride juste à côté de moi me faisait frisonner intérieurement, où je me remémorai l'intensité de nos baisers. Décidément, mieux vaudrait que je m'éloigne de lui, mais pas pour le moment alors que j'avais besoin de réponses.